Le Monde – 30 septembre 2014

Au cours des premiers mois de la révolution syrienne en 2011, il était courant que les opposants reprochent au régime « l’option sécuritaire » face aux larges protestations pacifiques. Cette critique signifiait l’impossibilité d’aboutir à une solution féconde si « l’option politique » en était écartée. Une option qui nécessitait de repenser toute la structure du régime et les modalités de partage du pouvoir et des richesses dans le pays.

Aujourd’hui, il en est de même pour les Américains et leurs alliés qui adoptent l’approche « sécuritaire » vis-à-vis de l’« Etat islamique » (EI). Confortés par leur surpuissance, ils ne voient pas l’importance de s’attaquer aux racines politiques et sociales qui ont engendré l’EI. Ils n’inscrivent pas leur offensive dans une stratégie de confrontation plus large, aidant à ouvrir un horizon différent pour les Syriens, après plus de trois ans et demi de conflit.

M. Obama conforte son incapacité à proposer une politique adéquate lorsqu’il réduit la situation à une confrontation sunnite-chiite au lieu d’évoquer la dimension politico-sociale du conflit et l’exceptionnelle injustice qui imprègne la région. En attribuant notre lutte à une vieille querelle dénuée de sens, cet homme puissant nous dépossède de notre cause, de tout ce qui a trait à la justice, la liberté, l’égalité et la dignité humaine.

L’EI est tout autant le produit de l’injustice mondiale que de l’injustice locale qui ont exacerbé une pathologie dans l’islam même. C’est le visage de la folie dans des sociétés violentées dont les perceptions sont confuses …

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